D’heure en heure
L’apiculteur se meurt
Il a eu son heure
Il a fait son beurre
Api apiculteur
D’heure en heure
L’apiculteur effleure
La fin du labeur
Api apiculteur
Dans une autre vie
Les marguerites s’effeuillent au ralenti
Personne n’est vainqueur
Les proies les prédateurs
Savourent le nectar
D’une pomme d’api
Api apiculteur
L’heure c’est l’heure
On n’est pas d’humeur
A verser des pleurs
Fières sont les ouvrières
Le jour en tailleur
Le soir en guêpière
Quand la mort vous susurre
Des serments veloutés
Que rien n’est moins sûr
N’aura plus d’importance
Ni la chaleur
Ni les piqûres
Api apiculteur
Api apiculteur
D’heure en heure
L’apiculteur se meurt
Trouve l’interrupteur
Une oasis
Aux allées bordées d’épagneuls
Que la splendeur n’effraie plus
Api apiculteur
Api apiculteur
Api apiculteur
Chatterton, 1994
Paroles: Alain Bashung – Jean Fauque, musique: Alain Bashung
Il m’aura fallu faucher les blés
Apprendre à manier la fourche
Pour retrouver le vrai
Faire table rase du passé
La discorde qu’on a semée
A la surface des regrets
N’a pas prisLe souffle coupé
La gorge irritée
Je m’époumonais
Sans broncherAngora,
Montre-moi
D’où vient la vie,
Où vont les vaisseaux maudits
Angora,
Sois la soie
Sois encore à moiLes pluies acides
Décharnent les sapins
J’y peux rien, j’y peux rien,
Coule la résineS’agglutine le venin
J’ crains plus la mandragore
J’ crains plus mon destin
J’ crains plus rienLe souffle coupé
La gorge irritée
Je m’époumonais
Sans broncherAngora,
Montre-moi
D’où vient la vie
Où vont les vaisseaux maudits
Angora,
Sois la soie
Sois encore à moiFantaisie militaire, 1998
Paroles: Alain Bashung – Jean Fauque, musique: Alain Bashung
et comme chantait Ferré
« poètes … circulez ! »
heureusement les écrits restent …
vertige de l’amour et tutti quanti …
bon dimanche à vous biz
Oui d’ailleurs Ferré a été l’un de ses derniers « guides »… Lu dans le Nouvel Obs
N. O. – L’influence de Léo Ferré y était perceptible…
A. Bashung. – A Bruxelles, où j’enregistrais mon album [l’imprudence], j’avais emporté l’intégrale de Ferré pour tout réécouter. Un de ses disques contenait une chanson de 45 minutes. Il y avait des cassures, il hurlait puis il murmurait… Quelle belle aventure musicale hors format ! Parallèlement, je voyais défiler des rockers américains à la télévision. Ils portaient les cheveux longs et prenaient l’air méchant tout en faisant leurs petits morceaux calibrés de 3 minutes. Je me disais : elle est où la rébellion ? Ferré m’a aidé au moment de créer «l’Imprudence», qui évoquait cette époque où à force de prudence on veut limiter les risques financiers, intellectuels et autres. L’imprudence peut conduire à la catastrophe, c’est vrai, mais elle réserve aussi parfois de belles surprises.