Lorsque je joue c’est comme une enfant. Avec la naïveté primitive d’un regard innocent. Sans anticipation malsaine. Baignée d’éclats de rires et de fraîcheur souveraine.
Les jeux des « grands » m’exaspèrent, souvent trop sournois, manipulateurs, tristes. Un amas de sinusoïdales incompréhensibles.
Je me déplace au milieu de ce carnaval pitoyable du haut de mes talons de peau. Une forêt abrutissante, peuplée de gens qui ne s’écoutent pas. Ils hurlent leur vérité sur des bannières personnifiées. Ils se cramponnent à leur mât, de peur de s’envoler.
Mes racines au fond du sol, je pousse au dessus de mes plantes de pied, mes boucles légères caressent les nuages. Spectatrice d’un carnaval de fête et d’enfants. Farandoles joyeuses d’êtres libertins.
Meredith Monk et sa féerie réaliste.