Auparavant, je ne m’étais rarement penché sur l’univers des Haïkus et depuis que j’ai lu Basho, Issa, Shiki, L’Art du Haïku, je découvre cet univers minuscule en vers avec délectation. Je vous ferai, de temps en temps, part de mes découvertes…
J’ai donc commencé… par la fin ! enfin, disons que j’ai abordé l’art du Haïku avec deux contemporains : Damien Gabriels et Paul de Maricourt qui nous offrent, Sur la pointe des pieds, un aperçu de l’évolution contemporaine et occidentale de cet art du minimalisme et du prosaïque, le tout illustré par des dessins d’enfants d’un atelier de dessins à Beauvais.
Beaucoup de ces Haïku sont très drôles et montrent bien un des intérêts du Haïku – qui n’est pas juste un petit morceau d’évanescence – mais qui est aussi de susciter la surprise, la curiosité, de rencontrer aussi le lecteur là où il ne s’y attend pas.
Les thèmes sont variés :
– certains traitent d’une certaine nostalgie de l’enfance :
réunion de travail
~ un papier de carambar
au fond de ma pocheDamien
– d’autres du rapport à la nature, mais avec une vision toute contemporaine, ce qui est agréable car il n’y a pas ici de tentative ni d’orientalisation ni de naturalisation du haïku :
longeant l’étang
coa, coa, coa…
mon portablePaul
Beaucoup parlent du désir, avec délicatesse ou de manière plus crue :
station Châtelet
~ un poseur d’affiche maroufle
la fille en bikiniDamien
la violoniste,
je voudrais être sourd
pour la voir jouerPaul
D’autres enfin sont plus graves et abordent la mort avec une intensité dramatique accrue par la rapidité d’exposition de la scène :
pigeon immobile ~
le sait-il au moins
qu’il est mort ?Paul
Ce sont donc des petites perles à lire quand on a le temps (c’est court mais justement l’enjeu c’est de ne pas le lire en dix minutes), quand on a l’esprit à vagabonder et à s’ouvrir aux petits riens de la vie…
ah ! le poseur d’affiche qui « marouffle » … j’aime beaucoup ce verbe depuis que je pratique ;o) bien ton idée, j’aime bien ces petites phrases qui en disent long… bisous