cerf volant frisson
l’orage assène l’horizon
la bride abattue
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Lettre à plusieurs inconnues – 2
La vie d’artiste
Voici une très belle vidéo, trouvée par hasard, illustrant La vie d’artiste !
Thank you Léo et merci Polina.
Lettre à plusieurs inconnues – 1
Quand quelque chose disparaît…
Deux titres de Keren Ann et un autre de Lhasa qui m’ont toujours beaucoup bouleversé, aussi bien dans l’intention que dans la forme. Mais si je les pose ici, c’est que ces trois chansons me servent de préambule musical à la longue lecture de Lettre d’une inconnue de Stephan Sweig qui va donner lieu à une lecture approfondie.
C’est à toi seul que je veux m’adresser ; c’est à toi que, pour la première fois, je dirai tout ; tu connaîtras toute ma vie, qui a toujours été à toi et dont tu n’as jamais rien su. Mais tu ne connaîtras mon secret que lorsque je serai morte, quand tu n’auras plus à me répondre, quand ce qui maintenant fait passer dans mes membres à la fois tant de glace et tant de feu m’aura définitivement emportée. Si je dois survivre, je déchirerai cette lettre, et je continuerai à me taire. Mais si elle arrive entre tes mains, tu sauras que c’est une morte qui te raconte sa vie, sa vie qui a été à toi de sa première à sa dernière heure. N’aies pas peur de mes paroles : une morte ne réclame plus rien ; elle ne réclame ni amour, ni compassion, ni consolation. La seule chose que je te demande, c’est que tu croies tout ce que va te révéler ma douleur qui se réfugie vers toi. Crois tout ce que je te dis, c’est la seule prière que je t’adresse ; on ne ment pas à l’heure de la mort de son unique enfant.
Stephan Sweig, Lettre d’une inconnue
A propos de la photo
- Lettre d’une inconnue, film réalisé par Max Ophuls dont on lira une critique ici.
Le bonheur, c’est tout petit — trois vues sur le bonheur
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans !!!
La lectrice
Au revoir Simone
A une passante — Charles Baudelaire
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !